Réforme de la notation : le diable est dans les détails
(journal n°161 du 1 décembre 2011)
Quelle est la réalité de cette contre-réforme ? Le principe retenu dans le projet de décret met en place une grille
d’avancement unique qui correspondrait à un avancement à l’ancienneté dans la grille utilisée aujourd’hui. Le chef
(d’établissement) deviendrait le seul évaluateur et accorderait chaque année, suite à un entretien professionnel, une
réduction du temps de passage entre deux échelons. Celle-ci pourrait être de cinq mois pour 30% des enseignants, 2 mois
pour 50% et rien pour les autres. Enfin cela correspondrait à peu de chose près au système d’avancement actuel. Mais
il n’en est rien car les critères retenus pour être promu plus vite sont bouleversés : quatre grands axes d’évaluation
seraient mis en avant :
1 . la capacité à faire progresser ses élèves (quel en est l’instrument de mesure ?),
2 . la compétence dans sa discipline ou son apprentissage (quelle est celle du chef d’établissement s’il ne connait
pas votre discipline ?) Il est probable que l’un de vos collègues dans votre discipline (caporal de service), se
transforme en évaluateur, sur lequel s’appuierait le chef d’établissement,
3 . la pratique professionnelle collective, autrement dit la capacité à travailler en équipe (va-t-on vers un formatage
des pratiques et quelle part reste-t-il à la liberté pédagogique de chacun ?)
4 . et enfin, la qualité du cadre de travail terme un peu flou qui pourrait correspondre à la capacité de chaque
enseignant à faire respecter les règles de vie entre élèves (le critère retenu tiendra-t-il compte de la diversité de
nos publics et de leurs parcours ?). Un 5ème critère n’est pas dit : quelle est l’orientation politique, religieuse
ou philosophique de votre évaluateur qui vous valorisera dans ce sens ! L’évaluation laisse libre place à cet arbitraire
et est un nouveau levier anti laïque et anti républicain !
En fait se cache sous cette réforme la remise en question non seulement du statut des personnels, mais aussi celle de
la liberté de l'enseignant dans l'exercice de sa profession, dans sa classe, dans son établissement face au chef d'établissement ;
c'est la laïcité de l'Ecole publique qui est remise en cause… c'est aussi l'instauration de l'arbitraire instauré en
principe d’avancement. Si aux yeux de certains les règles d’avancement peuvent paraître lourdes, (lequel d’entre nous ne
pense pas avoir été très méritant dans son activité professionnelle, voire plus que certains autres qui le font savoir
publiquement ?) parfois même quelquefois injustes au regard des efforts que chacun pense avoir consenti dans son métier et
auprès de ses élèves, elles ont au moins le mérite d’être connues de tous et de s’appuyer sur un principe d’égalité républicaine
quel que soit le lieu où l’on exerce en France. Changer les règles c’est faire croire à chacun qu’il va avancer plus vite alors
que les différences entre collègues ne feront que croître sans pour autant reposer sur une égalité de traitement. On peut même
supposer qu’au gré des changements de proviseur la valeur professionnelle de certains s’en trouverait changée sans raison particulière.
Penser que l’on est forcément meilleur que son collègue et que l’on doit avancer plus vite que lui c’est flatter les égos et jouer
le jeu de la division avec une Administration qui n’attend que cela pour dégrader nos conditions de travail et de salaire.
La seule réponse qui vaille face à de tels projets c’est de les refuser et d’exiger immédiatement une revalorisation salariale pour
tous en augmentant la valeur du point d’indice.
Dans les services publics d’Education nous devons rejeter la logique d’introduction des méthodes de l’entreprise privée,
non laïques, qui imposent des objectifs intenables sans fournir les moyens nécessaires à la réussite des élèves qui nous sont
confiés. La seule réponse immédiate c’est la participation à la journée d’action intersyndicale le 15 décembre 2011 pour s’opposer
au projet de réforme de la notation et de l’avancement des enseignants.
Angoulême, le 1 décembre 2011,
Henri Lalouette, Secrétaire Académique
Aux urnes PLP !
(journal n°160 du 22 septembre 2011)
La nouvelle mouture des élections professionnelles remet à plat la représentativité syndicale, ce qui pourrait
se concevoir, si les modifications apportées dans leur déroulement n’avaient pas des conséquences néfastes
sur les pratiques du syndicalisme, et plus grave sur la nature même du syndicalisme, l’objectif à peine caché
étant d’instaurer un oligopole syndical. C’est pourquoi nous n’avons pas signé les accords liberticides de
Bercy en 2008.
On peut en vérifier les prémices dans notre académie en regardant bien une certaine liste au CTA. Il
semble de plus que d’autres organisations trouveront dans une complicité hors syndicat les raisons d’un
rapprochement.
Il y aura donc un choix simple : FO, sinon notre vote ira indirectement vers la CGT ou la CFDT ! Et l’enjeu
c’est d’abord celui de la forme de syndicalisme que nous voulons.
La FNEC FP FO, et le SNETAA FO, proposent un syndicalisme indépendant des partis politiques, du gouvernement,
des religions… Ainsi nous sommes opposés à l’austérité imposée aux travailleurs, qu’elle soit de droite, de gauche,
voire même syndicale ! La FNEC FP FO, et le SNETAA FO seront intransigeants sur la défense de la laïcité des
services publics : cherchez donc qui sont les tenants de l’apprentissage, nécessairement patronal, qui supprime
les postes de fonctionnaires d’Etat dans nos Lycées Professionnels. Hélas, la plupart des listes prônent
ouvertement cette orientation.
Le SNETAA FO et sa Fédération la FNEC FP FO, sont nos remparts contre les atteintes à nos statuts, nos retraites,
et nos salaires. Nous rappelons régulièrement aux pouvoirs publics leurs obligations, pour que l’on n’abandonne
pas les jeunes qui peuvent acquérir une formation professionnelle à égale dignité avec leurs camarades des
lycées généraux et avec un enseignement général de qualité. C’est aussi la défense du corps spécifique des PLP
qui est en jeu, et donc très concrètement l’avenir individuel de chacun de nous.
Entre le 13 et le 20 octobre 2011 aucune voix ne doit manquer aux différents scrutins : CAPA, CAPN, CTA, CTM
et CCP pour les contractuels. Votons SNETAA FO ! Votons FNEC FP FO !
Notre vote montrera qu’une voie différente et revendicative est possible pour l’enseignement professionnel
initial public et laïque : celui d’un développement des lycées professionnels offrant un véritable parcours de
formation et de réussite du niveau V au niveau III avec toute la compétence des PLP au service de ses publics
et de ses missions.
C’est le moment de renouveler votre confiance, comme c’est le cas depuis de nombreuses élections, à votre
équipe académique. Nous comptons sur vous pour ainsi faire valoir les intérêts et la spécificité de l’enseignement
professionnel public et laïque dans notre académie et au niveau national.
Chers collègues... aux urnes !
Angoulême, le 22 septembre 2011,
Henri Lalouette, Secrétaire Académique
Devoirs de vacances
(journal n°159 du 1 juillet 2011)
Encore une année éprouvante qui se termine dans nos LP, SES, SEGPA et EREA. Chacun d’entre nous a bien mérité des
vacances qui s’annoncent. Vous pourrez compter comme d’habitude sur le SNETAA pour assurer le suivi de vos dossiers
durant cette période particulièrement cruciale, pour certains TZR, contractuels et stagiaires.
Cette période nécessaire de repos et de détente ne doit cependant pas vous faire oublier que des enjeux
cruciaux, pour votre avenir via celui de notre syndicat et plus généralement de l’enseignement professionnel,
vont se jouer dès la rentrée. De notre mobilisation et de nos 4 votes, Commission Administrative Paritaire Nationale
(titulaires), CAP Académique (titulaires) ou CAP Dept (1er degré) ou Commission Consultative Paritaire (non titulaires),
Comité Technique National (tous) et CT Académique (tous) du 13 au 20 octobre, vont dépendre de par les moyens qui en
résulteront et qui nous serons attribués, la pérennité de notre voie professionnelle publique et laïque et de la
scolarité des jeunes qui nous sont confiés.
Beaucoup d’organisations concurrentes n’ont pas le même souci que nous de l’avenir de la voie professionnelle
publique. Les alliances de circonstances, passées par certains syndicats de l’enseignement professionnel avec la
fédération majoritaire de l’enseignement secondaire, noieront dans la masse la possibilité pour les PLP de faire
entendre efficacement leur voix et de défendre leur spécificité. Les défenseurs du corps unique, du collège
unique et du lycée unique s’en réjouiront certainement. Le SNETAA au sein de sa nouvelle fédération la FNEC FP FO,
et de sa Confédération, vous met en garde contre les sirènes syndicales qui cherchent à noyer l’enseignement
professionnel public dans un océan idéologique contraire à l’intérêt des personnels de Lycée Professionnels, SEP,
SEGPA et EREA, et contraires à ceux des publics qu’il accueille. Oublier cela ce serait abandonner la place à
l’apprentissage et au Bac général à Options dans nos établissements, ce serait renoncer à court terme à notre
statut spécifique garantissant nos conditions de travail dans lequel nous ne pouvons être ni globalisé ni annualisé.
Ce serait livrer progressivement l’enseignement professionnel aux mains des formations patronales et renoncer
à défendre l’idéal républicain du service public d’enseignement, dans notre secteur. Tels sont les enjeux que
nous avons le devoir de ne pas ignorer à ce moment, et c’est notamment pour ces raisons que le SNETAA FO, vous
appelle à voter pour les listes qu’il présentera lui et sa Fédération la FNEC FP FO, aux élections du mois d’octobre 2011.
Bonne réflexion et bonnes vacances à tous.
Angoulême, le 1 juillet 2011,
Henri Lalouette, Secrétaire Académique
Beau fixe sur le SNETAA
(journal n°158 du 17 avril 2011)
Au sens propre comme au figuré le récent Conseil National du SNETAA s’est déroulé à Fréjus dans le Var, sous un ciel sans nuage.
Les 9 délégués présents de l’académie de Poitiers ont pu apporter le salut fraternel de l’académie aux 250 participants,
dont 15 au titre d’invités de la FNEC FP FO, notre nouvelle Fédération et du SNFOLC, syndicat des Lycées et Collèges de cette
Fédération.
Au fil des interventions chacun a pu noter que le syndicalisme indépendant était bien vivant et déterminé à défendre
plus que jamais les intérêts matériels et moraux de ses adhérents. C’est d’ailleurs celui que nous avons choisi de défendre
le 20 octobre 2011 lors des élections professionnelles en votant pour les listes FO.
Les valeurs de liberté, d’indépendance et de démocratie marquent notre attachement viscéral aux principes républicains
et à leur respect, et notamment à la défense de nos statuts nationaux et particuliers de la fonction publique d’Etat. Nos
collègues non titulaires peuvent compter sur notre détermination pour leur accès à la Titularisation. Ce CN a confirmé nos
mandats historiques d’indépendance, de laïcité et de syndicalisme de proximité.
C’est donc avec le soutien complet de notre Fédération la FNEC FP FO et depuis février 2011 avec celui de toute la
confédération Force Ouvrière dans ses mandats, que nous aborderons sereinement et avec optimisme les luttes de demain pour
de nouveaux acquis syndicaux, notamment pour les personnels des LP SEP SEGPA et EREA.
Angoulême, le 17 avril 2011,
Henri Lalouette, Secrétaire Académique
Un SNETAA solidaire et uni pour gagner
(journal n°157 du 3 janvier 2011)
2011 sera, n’en doutons pas une année cruciale pour l’avenir du SNETAA et le développement de la voie professionnelle
publique et laïque. La signature des accords de Bercy nous a conduit en 2010 à faire le choix d’adhérer à la
confédération Force Ouvrière, la seule proche des valeurs que nous défendons depuis toujours : indépendance,
laïcité et attachement au service public.
Nous devrons nous mobiliser en octobre pour que ces valeurs subsistent et que par nos votes aux élections
professionnelles soit contrée la logique de mise à l’écart voulue par deux des plus importantes centrales
syndicales françaises, dont le but est d’être les seuls interlocuteurs des pouvoirs publics, au mépris du
pluralisme et de l’indépendance syndicales. Pour poursuivre la défense de l’enseignement professionnel public
et laïque au plan national et académique nous aurons donc à affirmer notre présence. Pour cela chacun d’entre
nous doit faire connaître et reconnaître l’action du SNETAA, dans les établissements, auprès du Rectorat ou encore
au ministère par nos représentants nationaux. Nos réunions, nos journaux académiques et nationaux, les informations
contenues sur notre site internet académique sont là pour vous rappeler toutes nos actions passées, présentes et à
venir. Elles vous permettent de rester maître de votre vie professionnelle.
Depuis notre entrée dans la confédération FO nous siégeons de fait maintenant dans toutes les instances académiques
(CAEN, CTPA…) et pouvons mieux faire entendre nos mandats à travers nos revendications et nos propositions. 2011
s’inscrit au plan national, dans un contexte de régression sociale et de nouvelles coupes claires dans les effectifs
de fonctionnaires, particulièrement à l’Education Nationale. Dans notre académie c’est 70 postes qui doivent être
supprimés, dans l’enseignement secondaire. La rénovation de la voie professionnelle ne doit pas en faire les frais.
Nous sommes d’ailleurs déjà intervenus pour dénoncer le manque d’ambition de la carte des formations pour les LP.
Le Rectorat se contente, cette année, d’une transformation des derniers BEP (CSS et Hôtelier) en bac pro 3 ans. Nous
continuerons de réclamer de nouveaux CAP et l’implantation de BTS en LP (la remise à plat de la carte des BTS n’est
prévue que pour l’année prochaine). Pour le SNETAA, la rénovation de la voie professionnelle n’est pas terminée.
Notre syndicat se battra pour que l’Etat respecte ses engagements et qu’à Poitiers, comme dans toutes les autres
académies, tous les moyens dus à l’enseignement professionnel public soient donnés. Cela doit être fait pour les jeunes
de cette académie qui ont choisi de réussir dans la voie professionnelle, mais aussi au nom de l’idéal républicain qui
doit offrir, par son école, à tous, les moyens de trouver leur place dans notre société.
Que cette année 2011 soit aussi pour vous tous, l’occasion de renforcer les liens de solidarité et d’amitié, au
sein de vos établissements et de lutter, aux cotés du SNETAA, contre les bouleversements que l’on cherche à nous imposer,
au travers des nouvelles règles de gestion et de fonctionnement. Cette unité des PLP doit nous permettre, en octobre 2011,
de rester le premier syndicat de l’enseignement professionnel public, tant dans l’académie qu’au niveau national. Toute
l’équipe académique du SNETAA souhaite à chacun de vous une année de réussite professionnelle et familiale, porteuse
d’espoirs et de changements. Bonne année à tous.
Angoulême, le 3 janvier 2011,
Henri Lalouette, Secrétaire Académique