Editoriaux de la secrétaire académique
Quand Bercy s’en mêle !
(journal n°226 du 15 mars 2024)
On nous avait promis une rentrée 2024 ensoleillée, puisque malgré les nuages qui s’amoncellent au dessus de nos
têtes avec la réforme du cycle de bac pro et surtout la satanée réforme de la terminale, les 26 semaines
d’enseignement de terminale étaient restées dans le calculateur des DHG du Rectorat.
Lors des différentes commissions auxquelles les organisations syndicales assistent encore, on nous a
expliqué combien nous étions chanceux de ne pas être dans une Académie trop déficitaire.
Heureusement au SNETAA, le Père Noël on sait que c’est en décembre et nous sommes déjà en Mars. Le seul
élément qui pour nous a de l’importance et vaut quelque chose, c’est le travail syndical au quotidien.
Ce travail est réalisé par tous les correspondants locaux lorsqu’ils recensent les difficultés de leurs
collègues. Ils remontent les informations à l’équipe académique s’ils n’ont pas de réponse adéquate à
fournir. Cette solidarité au SNETAA, c’est celle qui a permis de sauver un poste d’anglais au LP de
l’Atlantique et un poste de construction mécanique au LP Blaise Pascal car les correspondants locaux
nous ont prévenus. C’est celle aussi qui nous fait intervenir auprès des différents services du Rectorat
ou de la Région, afin que les situations s’améliorent.
Ce travail c’est celui des militants du Conseil Académique qui ont informé les PLP désireux de participer
au mouvement inter et qui conseilleront encore dans les semaines à venir, les PLP qui feront une
demande de mutation intra. Pour cela, ils se mobiliseront sur quatre soirées à partir de 18h30, les
lundis 18 et 25 mars mais aussi le mercredi 20 et le mardi 26. Ils seront aussi présents sur les
recours jusqu’aux alentours du 25 juillet, merci à eux, démêlant certaines situations qui naguère
l’étaient lors des CAPA. CAPA dont le SNETAA dans ses mandats, demandent le retour.
Le SNETAA doit rester vigilant dans tous les établissements. Etre clair sur ses mandats comme celui qui
dit que dans un LPO, chacun doit être à sa place et qu’en aucun cas un poste en SEP ne doit être pris
par un titulaire CAPES ou CAPET au dépend du PLP !
Cela nous le défendons, dans toutes les instances, lors de tous les rendez-vous avec les équipes du
Rectorat tout comme nous rappelons que les AESH ont droit à un statut, que les AED ne doivent pas être
deux pour surveiller un internat de 90 élèves et apprentis, comme au Lycée Professionnel Vinci à
Bressuire et qu’en aucun cas, le SNETAA n’accepte et n’acceptera que les PLP et les contractuels officiant
auprès des jeunes de la voie professionnelle sous statut scolaire ne soient malmenés. Cela est valable
aussi pour les RBDE. Pourtant, nombreuses sont les situations qui nous reviennent, d’indemnités non versées,
de contrat non envoyés, d’échelons non respectés… la faute à qui ?
La faute viendrait sans doute du « cadrage budgétaire » qui représente la quasi-totalité des réponses qu’a
fait le Rectorat aux organisations syndicales suite au groupe de travail sur les DHG.
Ce cadrage budgétaire, c’est lui qui n’a toujours pas permis l’indemnisation des PFMP de nos élèves, alors
qu’elle devait être versée dès janvier et qu’en mars la DGESCO explique que « par petits flux » les uns
verront leurs indemnités versées avant les autres. Restrictions budgétaires qui empêchent depuis des années
la revalorisation de notre point d’indice. Elles viennent du ministère des finances et petit à petit
grignotent notre quotidien d’enseignants.
Le quotidien de ceux qui œuvrent pour le bien être et la formation professionnelle d’un tiers des citoyens
salariés de demain. C’est contre elles (restrictions) et lui (cadrage) qu’il faut lutter à toutes les strates
syndicales et c’est ensemble que nous serons plus fort pour cela.
La Rochelle le 15 marsr 2024,
Bénédicte MOULIN, Secrétaire Académique SNETAA FO
Et si, et si, et si… sur un malentendu
(journal n°225 du 8 février 2024)
Et si nous changions de Ministre,… suite à quelques maladresses,… suite à une relax, suite à… Le 1
er
Ministre aurait visiblement du mal à trouver un postulant performant ou assez malléable et pertinent pour enfiler
le costume. Mais, sur un malentendu… En fait, qu’est-ce que cela changerait pour nous, PLP ? RIEN ! La réforme qui
s’annonce, sans aucun bilan, pourrait être déclarée anticonstitutionnelle car il semblerait bien que ce ne soit pas
la rue de Grenelle qui l’impose et la pilote, mais l’Elysée. Elle pourrait surtout être déclarée "non avenue" car
elle ne représente pas la philosophie du Lycée Professionnel : comment aider les lycéens de Bac Pro ? En leur
supprimant 174 h sur l’ensemble du cycle ? Au SNETAA, nous ne le croyons pas.
Au SNETAA, nous croyons à la pédagogie
de projet, au temps nécessaire pour la mise en place de petites pierres, les unes derrière les autres afin de créer
un chemin. Certes, il sera semé d’embuches mais il aura le mérite d’exister grâce au Lycée Professionnel, celui
qui accueille les petites gens, au sens noble du terme, et qui leur permet de se sentir partie prenante d’une
société que l’on bâtit, tous ensemble et qui fait sens.
En septembre, l’image de nos établissements sera encore plus écornée par le projet que le Ministère propose.
Pour les PLP, l’objectif est de voir les élèves qui leur sont confiés devenir des adultes épanouis. Quand le
Rectorat de Poitiers annonce 77 élèves supplémentaires de prévus en LP, le SNETAA ne peut que se réjouir car
nous savons combien les effectifs sont importants. Mais cette fois, l’effectif ne sauvera pas les 28 ETP que
le Rectorat supprime tout de même. Le SNETAA a voté contre la proposition de budget académique pour la rentrée 2024.
La rentrée 2024 : c’est la fin annoncée des SEGPA 128, pour seulement ne laisser qu’une division par niveau
alors que ces jeunes ont de plus en plus de difficultés sociales et donc besoin de ce dispositif. C’est une
diminution des périodes certificatives en entreprise pour les terminales. Ce sont des heures repositionnées en
français et en maths que le Ministère tente de nous faire passer pour des heures supplémentaires dans les
disciplines. Ce sont 174 h sur le cycle qui disparaissent. C’est un choix que les jeunes vont devoir faire après
les examens de mai : cent euros par semaine ou passer 30 h assis sur une chaise pour se remettre à niveau… CQFD.
Pour le SNETAA cette réforme est inacceptable. C’est la réforme de l’emploi pas cher alors qu’elle devrait
être celle de la formation professionnelle pour tous.
Alors pour nous, militants et syndiqués SNETAA, le deal est clair. Poursuivons nos actions dans chaque
établissement et relayons les actions nationales. C’est par les informations données et récoltées lors des HMIS,
par le soutien, le conseil et la défense des PLP, lors des CAP, des audiences, que nous maintiendrons le cap,
d’un Lycée Professionnel laïque et sous statut scolaire.
Merci à tous pour votre implication dans vos établissements.
La Rochelle le 8 février 2024,
Bénédicte MOULIN, Secrétaire Académique SNETAA FO
BONNE ANNEE 2024 A TOUS
(journal n°224 du 9 janvier 2024)
Le nouvel an qui s’ouvre à nous, est à construire. Le SNETAA FO de l’Académie de Poitiers vous présente tous
ses vœux pour l’année 2024, tant sur un plan personnel que sur un plan professionnel. Et sur ce dernier,
nous le savons, il va y avoir du travail.
Le Conseil Supérieur de l’Education, boycotté par l’ensemble des organisations syndicales et la FCPE en
décembre 2023, s’est tenu en visio-conférence, ce lundi 8 janvier. Le vote n’est que consultatif et malgré
aucun vote pour, 50 contre et 18 abstentions dont l’UNSA, la réforme sera mise en place.
Et tout cela a
des conséquences négatives dans notre Académie.
Quand le Ministère décide de réduire, de manière drastique les heures d’atelier en terminale (-85 h),
comment former à un métier ? Il semble que le Président de la République dans ses vœux ne saisisse pas
la différence entre emploi et métiers… imagine-t-il qu’il soit préférable d’être un bon employé sans trop
de formation, qu’un excellent professionnel formé et instruit ? On peut se poser la question… d’autant
qu’il présente nos établissements ainsi «Le lycée professionnel c’était l’endroit de la République où on
ne va pas vous demander ce que vous voulez faire. On ne va pas vous former sur des métiers dont on a besoin,
mais sur des métiers où l’on a des enseignants. Il n’y a aucun endroit au monde où l’on fait cela ailleurs.».
Il va falloir être forts et convaincus pour défendre notre système de formation.
Toujours est-il que le cabinet de la Ministre Déléguée présente des grilles horaires qui vont changer la classe
de terminale.
Lorsque les DHG vont tomber, que les premiers postes partagés vont voir le jour, même pour des
collègues installés de longue date sur un poste, le SNETAA devra être présent pour défendre, aider, informer,
soutenir. Cela aura des conséquences pour les Lycées Professionnels de l’Académie. Pour résister, n’hésitez pas
à vous inscrire à nos visioconférences des 17 et 18 Janvier 2024 pour l’analyse des grilles. Car, sachez-le, pour
toutes les disciplines dans lesquelles les collègues finissaient leur emploi du temps sur des heures de projets
ou de co-inter et pour lesquelles il n’y a pas ou peu d’HSA dans la répartition, ces disciplines-là risquent de
voir des emplois du temps partagés entre deux établissements se mettre en place dès la rentrée 2024.
En plus de cela, la réforme installe le sous-préfet dans la création des cartes des formations. Ce dernier devra
faire en sorte que les formations de LP suivent les besoins d’emploi du bassin. Pour 2024, la précocité du vote de
la carte des formations sur la Nouvelle Aquitaine, nous épargne cette situation, mais nous n’y échapperons pas
pour 2025. C’est sans doute pour cela, et pour réfléchir à la fermeture annoncée de 15% de formations présentées
comme «non insérantes» par le Ministère, que les différents Inspecteurs de l’Enseignement Professionnel rencontrent
les collègues dans de nombreux établissements de l’Académie.
Aussi pour éviter le capharnaüm que pourrait être cette fin d’année scolaire, c’est maintenant que s’imposent les
HMIS, pour faire émerger les situations et les questions diverses pour le CA. Rencontres avec l’équipe de direction
et préparations de Conseils Pédagogiques sont incontournables, tout comme la présence d’un représentant aux côtés
d’un collègue s’il était convoqué par le Chef d’Etablissement pour évoquer son avenir professionnel.
Vous trouverez, dans tous les établissements de l’Académie un représentant du SNETAA, qu’il soit référent établissement,
secrétaire départemental, membre du conseil syndical ou du Bureau Académique, alors ne restez pas seuls avec vos
questions ou vos problématiques, contactez le SNETAA, et parlez du SNETAA pour que chacun puisse le plus sereinement
possible vivre ce début d’année 2024.
Au nom du Bureau Académique, je vous présente tous nos vœux pour 2024.
La Rochelle le 9 janvier 2024,
Bénédicte MOULIN, Secrétaire Académique SNETAA FO
Les éditos de
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