Entre présentiel et distanciel
(journal n°205 du 10 novembre 2020)
16 Octobre 2020, jamais nous n’aurions imaginé que pour une raison directement liée à sa mission d’enseignement,
un collègue serait décapité devant son établissement scolaire. Principe de la République la Laïcité, nous permet à tous
enseignants de pouvoir expliquer aux jeunes de lycées professionnels qui nous sont confiés et que nous devons aider à devenir
des citoyens, que la liberté d’expression n’a pas de prix et ne se négocie pas. Que c’est par elle et pour elle que des hommes
et des femmes se battent à travers le monde. Cette liberté d’expression nous l’avons et devons tout mettre en œuvre pour la conserver.
Quand le confinement a, à nouveau été déclaré, et que le Ministère a annoncé que les établissements scolaires restaient
ouverts, le SNETAA FO a tout de suite pensé aux personnels vulnérables. C’est pourquoi, il a rappelé à M. Le Secrétaire
Général du Rectorat, que l’employeur était garant de la santé des employés et qu’à ce titre, l’Administration devait
prendre une mesure dans l’attente d’un décret. Nous avons ainsi obtenu que le Rectorat envoie un courrier aux proviseurs
afin de rappeler que les personnels vulnérables et en attente de résultats de test étaient d’office placés en distanciel.
De retour dans les Établissements, les collègues n’ont pas manqué de montrer que la mise en place du protocole renforcé
était inapplicable. En présentiel, dans la classe, dans les couloirs, au self les enseignants étaient conscients que la
distanciation n’y était pas, tout comme le masque qui bien souvent était sous le nez, ou que les produits nécessaires au
lavage des mains étaient épuisés.
Enfin après un refus catégorique du Rectorat sur la mise en place du distanciel, le Ministre change une nouvelle fois
d’avis et il écrit aux enseignants pour annoncer le retour du distanciel à hauteur de 50%. Pour les collègues, moralement
épuisés, on oublie une nouvelle fois tout ce qui avait été préparé en présentiel. On recommence encore et encore à chercher
des stratégies administratives pour que l’emploi du temps puisse fonctionner puis des stratégies pédagogiques. Tout cela
aussi pour que nos élèves de Lycées Professionnels, que l’on sait avoir beaucoup souffert du dernier confinement, puissent
passer celui-ci dans de meilleures conditions.
Présent dans tous les Établissements le SNETAA FO a permis à ses adhérents d’échanger et de faire localement bouger les
lignes. C’est ainsi que durant toute la semaine, les PLP de l’Académie vont monter des emplois du temps, que la Rectrice
ne manquera pas,
entre distanciel et présentiel, de valider au nom de la liberté pédagogique.
Ce maillage s’il existe, c’est parce que chaque adhésion en fait un syndicat d’adhérents, avec une action quotidienne de
terrain qui donne au SNETAA FO de l’Académie de Poitiers un poids supplémentaire qui nous permet de maintenir vivante en
présentiel comme en distanciel la formation professionnelle initiale publique et laïque.
La Rochelle, 10 novembre 2020,
Bénédicte MOULIN, Secrétaire Académique SNETAA-FO
C'est la rentrée : restons vigilants ! avec le SNETAA gagnons au quotidien pour les personnels de LP, SEGPA et EREA
(journal n°204 du 25 septembre 2020)
Trois semaines, trois semaines que nous avons fait la rentrée et déjà nous nous sentons épuisés.
Nous avons tous pris le temps de nous ressourcer durant cet été et pourtant... Pourtant la rentrée s’est faite à
toute allure avec son lot d’inattendus : examens à mettre en place, surveillances surtout sur des journées sans face à
face élève, mise en place d’un, puis de deux protocoles sanitaires...
Restons vigilants ! Pour le SNETAA, c’était le mot d’ordre de cet été et c’est aussi celui de la rentrée.
Le Rectorat très en retard sur les affectations et malgré le travail intense des personnels, n’a pas encore fini d’affecter
les Enseignants. C’est le résultat de la politique de réforme de la Fonction Publique. Seul le Rectorat a attribué les
postes au mouvement intra. Mais vu de Poitiers la réalité est quelque peu déformée. C’est le travail d’un syndicat de
terrain comme le SNETAA qui permet d’avoir à la fois une vue d’ensemble sur les établissements mais aussi et surtout une
vision précise sur les situations des personnels. En Audience en Mai puis en Juin auprès de la Rectrice nous avons pu alerter
sur des situations d’établissement ou de discipline. Le SNETAA œuvre à positionner des personnels compétents et formés.
Restons vigilants ! De discussions, avec la DPE en entretiens de Recours lorsque le SNETAA a représenté ses syndiqués, il a
été possible de trouver un maximum de solutions acceptables. Parfois les situations ont mis longtemps à se décanter et n’ont
été résolues que la semaine dernière.
Restons vigilants ! C’est aussi montrer aux services du Rectorat et à la nouvelle DRH nommée à la rentrée et à qui le
SNETAA de l’Académie de Poitiers souhaite la bienvenue, que le SNETAA maintiendra ses exigences sur le respect
des statuts et dénoncera chaque établissement qui attribuerait des postes de PLP à des certifiés. Nous restons aussi
exigeants sur le recrutement nécessaire des PLP.
Restons vigilants ! C’est agir quand le protocole sanitaire ne nous semble pas appliqué ou étrangement appliqué, veiller au
port des masques, facilité de lavage des mains... L’employeur est responsable de la santé et de la sécurité au travail des
personnels.
Restons vigilants et Restons exigeants ! Pour défendre les personnels fragiles par l’application de la circulaire du 14
septembre 2020, comme l’a indiqué le DSDEN de la Vienne, en audience avec le SNETAA dans la délégation des syndicats de la
FNEC-FP-FO. Le SNETAA demande donc à Madame la Rectrice une communication claire sur ces ASA envers les personnels et les
Chefs d’Etablissement.
Restons vigilants ! C’est malgré une rentrée très inédite, poursuivre les actions aux côtés des personnels sur les autres
dossiers comme celui de l’école inclusive et de la pérennisation de PIAL. Le SNETAA sera présent au groupe de travail sur
la rémunération des AESH.
Avec notre syndicat restons exigeants sur les conditions de travail et sur les structures pédagogiques pour accueillir les
jeunes qui nous sont confiés.
C’est notre nombre qui fait notre force ! Rejoignez les listes SNETAA pour les élections aux Conseil d’Administration des EPLE.
C’est en agissant ensemble, avec le SNETAA FO, auprès des Chefs d’Etablissement, des DASEN et du Rectorat que nous ne renoncerons
jamais à défendre notre quotidien et notre statut.
La Rochelle, 25 septembre 2020,
Bénédicte MOULIN, Secrétaire Académique SNETAA-FO
A VOS MASQUES, PRÊTS ? PARTEZ !
(journal n°203 du 10 juillet 2020)
Partez en Vacances ! Finie cette année singulière où on nous aura demandé de considérables suppléments de travail.
Cette année plus que jamais les PLP ont été sur de nombreux « champs de bataille » : de la réforme de la Fonction Publique,
aux IVAL en passant par la mise en place de la réforme de la Formation Professionnelle, le projet de réforme des retraites
et la continuité pédagogique. Mais les militants du SNETAA ont fait face ; je tiens tout particulièrement à les en remercier.
Il n’y a pas de petit ou de grand engagement au SNETAA. Chacun dès qu’il adhère est déjà solidaire. Conseiller les collègues,
les informer, intervenir pour leur défense, participer à une formation syndicale ou au Conseil Académique, poser son nom sur
la liste SNETAA en Conseil d’Administration, ou accepter d’être correspondant d’établissement et afficher sur le panneau
syndical SNETAA.
Le SNETAA FO reste un syndicat indépendant et de terrain et le restera. Nous avons besoin de vous. Sans vous nos
collègues qui siègent aux commissions du Rectorat ou qui ont l’habitude de rencontrer les services ne pourraient pas
exposer les situations clairement afin de faire en sorte que les lois, les décrets et les circulaires soient appliqués
correctement par l’Administration et bien sûr pour faire respecter vos droits et vous conseiller. Sans les adhérents du
SNETAA la place du PLP dans l’enseignement professionnel sous statut scolaire ne pourrait pas perdurer. C’est par le travail
que chacun effectue chaque jour que des milliers de jeunes sortent diplômés de nos établissements. C’est aussi grâce à notre
pédagogie spécifique que nous justifions pleinement l’existence de la voie professionnelle dans l’Education Nationale.
Pour travailler dans les meilleures conditions qui soient, les PLP doivent être reconnus dans leur spécificité. C’est
pourquoi le SNETAA national a demandé la création d’une DGRH (direction générale des ressources humaines) dédiée aux PLP.
Cette dernière prendrait en charge dans son intégralité le PLP, ses demandes de mutations, sa carrière, sa rémunération
sans aucun badge, juste avec un respect du travail bien fait par une rémunération à la hauteur de ce dévouement pour le
service public que chaque PLP a su montrer durant cette période de confinement envers ses élèves. Mais aussi pour maintenir
les postes aux concours, pour maintenir notre statut spécifique de PLP, pour que les postes PLP restent aux PLP, ne soient
pas grignotés par d’autres corps d’enseignants.
Voilà pourquoi le SNETAA a besoin de vous et pourquoi nous avons besoin du SNETAA.
C’est comme cela que le SNETAA a obtenu cette année, que les détenteurs du 2CA-CH puissent avoir le CAPPEI, juste
par équivalence. C’est comme cela que le SNETAA a obtenu cette année, que les PP de SEGPA et EREA puissent toucher
la part modulable de l’ISOE. C’est comme cela que le SNETAA FO a obtenu cette année de la DEGESCO que les CAP 3 ans
soient développés dans toutes les académies.
Les Commissaires Paritaires, « fermeront » la porte du Rectorat le 16 Juillet avec une dernière entrevue sur les
recours avec la DPE pour les collègues qui n’ont pas obtenu satisfaction quant à leur mutation. Les membres du Secrétariat
Académique feront la réouverture le 25 Août avec l’accueil des stagiaires sur Poitiers dans des conditions particulières
liées au protocole sanitaire.
Cependant, le SNETAA FO de l’Académie sera en permanence tout au long de l’été pour vous permettre une rentrée, la
plus sereine possible. Alors partez masqués et sereins tout en sachant que le SNETAA FO de l’académie de Poitiers sera là,
sur toute la période estivale pour vous répondre sur
cette adresse.
Bel été à tous.
La Rochelle, 10 juillet 2020,
Bénédicte MOULIN, Secrétaire Académique SNETAA-FO
Quand le SNETAA FO garantit l’avenir des jeunes
(journal n°202 du 30 avril 2020)
Le SNETAA l’a bien entendu, Le 11 Mai ne pourra pas être la suite du 16 Mars.
Mais alors que sera le lycée
professionnel après le 11 MAI ? Après le 2 juin ? Après le 1er Septembre ? Et après en général…
Fin Mai, une décision sera prise sur la réouverture des Lycées. Le 1
er Ministre l’a bien dit,
les Lycées Professionnels seront prioritaires. Malgré la continuité pédagogique, le constat est là. Un décrochage
important sur les CAP et certaines filières de BAC PRO. Les élèves de Lycées Pro sont venus chercher une autre
méthode d’enseignement et des gestes professionnels. S’il ne restera alors que quelques semaines avant les vacances,
cette période est nécessaire pour reprendre contact. Cette réouverture verra le jour si et seulement si,
le
département où est situé l’établissement est classé vert (un service de réanimation suffisant, des cas peu
nombreux et un système local de tests opérationnel), si et
seulement si les gestes barrières peuvent être mis
en place et si et seulement si les masques sont présents en nombre et pour tous. Pour le SNETAA, la sécurité est une
exigence.
Nos élèves reprendront peut être le chemin des ateliers et des classes en Juin... mais au-delà ? Le lendemain qui
ne ressemble pas à la veille ne peut se satisfaire d’un avenir sur quelques semaines. En entrant dans le déconfinement,
il faut déjà penser à la rentrée de Septembre. C’est pourquoi le SNETAA demandera lors de son audience le 6 mai à Madame
La Rectrice
l’ouverture de classe de CAP 3 ans pour permettre aux jeunes qui malgré la continuité pédagogique de
nos collègues, n’ont pu acquérir toute la technicité des gestes professionnels que demande le diplôme.
De nombreuses inconnues créent des incertitudes auxquelles personne ne peut encore répondre et qui vont dépendre de
l’évolution de la propagation de ce COVID 19. Cependant une certitude est bien présente : La crise économique, elle
sera bien là. Qui dit crise économique dit fermeture de nombreuses PME et cela dans tous les domaines d’activités.
Si certaines plus fortes pourront éviter cette catastrophe, les sociétés seront nombreuses à devoir réduire leur
personnel.
Des jeunes en apprentissage, ont déjà vu leur contrat rompu.
Au SNETAA nous savons que le Lycée Professionnel est un maillon essentiel pour les nouveaux professionnels du bassin
d’emploi. Il faut alors venir en aide à tous ces jeunes qui vont se retrouver sur le carreau et envers qui notre
société a des obligations. Elle ne peut les laisser seuls et sans solution.
C’est pourquoi le Secrétaire Général
du SNETAA FO a demandé au ministère d’accueillir dans les Lycées Professionnels, dans des divisions particulières et
sous statut scolaire, ces jeunes qui se retrouveraient en rupture de contrat. C’est cette demande que le SNETAA
académique relayera lors de l’audience avec Madame la Rectrice.
Au SNETAA notre mandat principal a toujours été et restera clair. Un parcours professionnel sous statut scolaire
débouchant sur un diplôme national. C’est comme cela que chaque jeune qui le souhaite peut effectuer sa formation
en Lycée Professionnel, évoluer sur un parcours sécurisé, et se concentrer seulement sur ce pourquoi, il est là :
sa formation. Aujourd’hui, la situation parle d’elle-même et démontre la pertinence de ce mandat. La crise économique
que subit le pays entrainera de très nombreuses ruptures de contrats d’apprentissage ou de signatures qui ne verront
jamais le jour.
Alors que le Ministère du Travail a tenté de faire croire à ces jeunes et à leur famille que seul
le monde économique les attendait pour les former, ils vont découvrir malgré eux qu’il n’en est rien. C’est bien le
LP qui pourra leur garantir la pérennité de la formation qu’il souhaite sous statut scolaire.
Lors de l’audience du 6 Mai, le SNETAA ne manquera pas de demander à Madame La Rectrice les moyens nécessaires en
DHG et en personnels encadrants pour qu’à la rentrée de Septembre aucun jeune ne reste sur le bord de la route.
Je vous souhaite à tous un déconfinement qui se fasse dans les meilleures conditions possibles
La Rochelle, le 30 avril 2020,
Bénédicte MOULIN, Secrétaire Académique SNETAA-FO
Qui veut la peau des Lycées Professionnels de l’Académie ?
(journal n°201 du 19 février 2020)
Il y a deux ans, la Ministre du travail expliquait aux PLP qu’avec l’apprentissage, les élèves seraient mieux formés.
L’an passé, le ministre de l’éducation nationale expliquait aux PLP que moins d’heures d’enseignement, suffirait
pour faire des chefs d’œuvre et permettre aux élèves d’avoir un baccalauréat professionnel reconnu sur l’ensemble
de la France.
Traduisons (SNETAA FO) : gestion rectorale de rentabilité et coupes budgétaires sur le dos des PLP et des
élèves des lycées professionnels. Cette année, la Rectrice de l’académie de Poitiers explique par la voix des IEN,
aux PLP de 21 LP que la valeur ajoutée qu’ils auraient dû donner à leurs élèves, n’y est pas.
Valeur ajoutée ? Quand on gère de l’humain ? Quand les élèves viennent de CSP souvent peu élevées ? Quand ils
retrouvent dans les lycées pro l’envie de bien faire ? Quand ils sont allophones ou font partie du dispositif
d’inclusion ? Qui sommes-nous devenus, si nos élèves ne sont que des chiffres ? Tous ceux qui un jour ont poussé
la porte d’un LP, le savent. La première valeur ajoutée que les PLP donnent à ces jeunes, c’est la confiance
en eux. Aucun critère pour juger de cela. Quand les sourires apparaissent sur les visages, quand l’absentéisme
diminue, quand la concentration est là, de plus en plus prégnante.
Voilà une valeur ajoutée que nous offrons à
ces jeunes.
Mais la valeur ajoutée proposée par IVAL (Indicateurs de Valeur Ajoutée des Lycées), n’est pas celle-là.
La valeur ajoutée proposée par IVAL est là pour montrer à quel point les Lycées Professionnels de l’académie
sont de mauvais élèves. Développer l’offre des formations scolaires sur les LP :
voilà une valeur ajoutée à
proposer à ces jeunes.
Agents de la fonction publique d’Etat, les PLP doivent appliquer les lois. Cependant, respecter les lois
Pénicaud et celles de la TVP (transformation de la voie professionnelle) n’entraineront que des indicateurs
négatifs. Utiliser l’expérience des 70 ans durant lesquelles les centres d’apprentissage sont devenus CET,
LEP puis LP :
voilà la valeur ajoutée que nous offrons aux jeunes générations.
Selon IVAL, un élève de seconde sous statut scolaire doit accéder au baccalauréat professionnel sous statut
scolaire, dans le même établissement et dans la même filière. Donc, si l’établissement dans lequel il entre en
seconde, n’offre pas toutes les valences de la famille de métiers qu’il a choisie et que cette offre existe ailleurs,
conseillé par son professeur principal, il poursuivra son cursus dans l’autre établissement. Indicateur négatif
pour IVAL. Si un professeur principal propose à un élève de poursuivre en 1ere sous statut d’apprentissage :
indicateur négatif pour IVAL. Un cursus scolaire du CAP au BTS dans chaque établissement :
voilà une valeur ajoutée
à proposer à nos élèves. Laisser choisir aux jeunes leur formation à égale dignité :
voilà une valeur ajoutée
pour les jeunes et les LP.
Nous sommes respectueux de la loi mais l’honneur du syndicat est d’agir pour faire modifier le cadre de la loi
et aller vers le progrès. Une volonté politique de notre administration est nécessaire pour proposer un vrai projet
professionnel à nos jeunes. Il est arrivé par le passé que le SNETAA soit entendu ! Il est temps pour l’Administration
de se ressaisir et d’ajouter de la valeur plutôt que d’en soustraire.
Au SNETAA FO de l’académie de Poitiers, nous défendrons toujours nos collègues et nos établissements dans l’intérêt
des jeunes qui nous sont confiés.
La Rochelle, le 19 février 2020,
Bénédicte MOULIN, Secrétaire Académique SNETAA-FO