Editoriaux du secrétaire académique - 2015
Ne soyons pas résignés !
(journal n°172 du 15 novembre 2015)
Le SNETAA-FO de l’académie de Poitiers, en ces instants douloureux pour le pays, frappé par une
barbarie inimaginable sur notre sol, tient à apporter tout son soutien aux victimes des attentats du 13 novembre
et à leurs familles.
C’est en des moments comme ceux -là que le combat pour la laïcité prend tout son sens. L’école est
notre meilleure arme pour nous défendre contre l’extrémisme religieux. Sur le long terme ce ne sont pas les
armes qui permettront de résoudre la crise dans laquelle notre pays est aujourd’hui plongé. Le combat à
mener est avant tout intellectuel et moral au sens républicain. Les valeurs de tolérance, de neutralité, de respect
de l’autre et de justice doivent être au cœur de nos préoccupations.
Les racines du mal sont profondes et la religion derrière laquelle s’abritent les terroristes cache souvent
bien d’autres motivations. Ceux qui sont les commanditaires des lâches attentats que nous venons de
subir recrutent au sein d’une jeunesse déboussolée par l’avenir qui leur est offert et attirée par les fausses
promesses de faux prophètes.
C’est à cette réalité que nous pouvons être confrontés dans nos classes au sein même de notre académie.
Pour autant nous ne devons pas nous résigner à accepter celle-ci. C’est au quotidien que le combat
contre l’intolérance, l’obscurantisme religieux et l’endoctrinement d’une partie de notre jeunesse est à mener.
Ce n’est pas moins d’éducation qu’il faut pour les élèves en difficulté qui nous sont confiés. Plus que
jamais la formation professionnelle initiale publique et laïque sous statut scolaire, en LP, doit être au cœur
des préoccupations.
C’est notamment pour cela, que nous ne devons pas nous résigner à voir fermer nos sections ou voir
nos conditions de travail se dégrader. Nous, professeurs de lycées professionnels, devons apporter tout
notre soutien à nos collègues exerçant au collège en SEGPA et en EREA, confrontés à des difficultés similaires.
Nous réclamons les moyens de prendre notre part à la lutte contre ce cancer idéologique, social et religieux
que représente l’extrémisme sous toutes ses formes.
Pour ces raisons nous ne devons pas nous résigner à voir nos LP perdre leur importance et leur spécificité.
Angoulême, le 15 novembre 2015,
Henri Lalouette, Secrétaire Académique
Apprentissage et mixité de publics pour le SNETAA FO c’est non !
(journal n°171 du 16 septembre 2015)
L’Académie de Poitiers veut se positionner en bon élève des directives gouvernementales en installant, souvent en catimini,
l’apprentissage avec mixité de public dans nos LP. C’est ainsi que, seulement quelques jours après la rentrée, des chefs
d’établissement tentent de vendre, à quelques élèves et à leurs familles, une formation par apprentissage, pour répondre à
une demande institutionnelle.
L’intérêt des jeunes n’est pas au centre des préoccupations de ceux qui font ces propositions. Il s’agit
avant tout, de remplir son quota et d’aller au-delà des demandes réelles des entreprises, pour casser le modèle de formation
professionnelle initiale, sous statut scolaire que nous connaissons et défendons. Il est pour le SNETAA FO le seul à même
d’offrir à nos élèves un véritable choix émancipateur, à l’abri des pressions patronales.
Notre Région se veut aujourd’hui championne de l’apprentissage et cherche, avec l’aide de l’actuel
gouvernement, à imposer son modèle, en l’introduisant de toutes les façons possibles, au sein des LP,
qu’elle considère aujourd’hui comme un outil à la disposition de la politique qu’elle entend mener. Pour le
SNETAA FO, les LP doivent être avant tout, un lieu de formation au service de tous les jeunes et de leur
famille et non un outil malléable, au seul service des intérêts des entreprises.
Nous devons donc combattre, par tous les moyens, l’implantation des sections d’apprentissage et la
mixité de publics, au sein de nos LP. Chacun d’entre nous doit comprendre que ce qui nous est proposé
n’est bon ni pour les jeunes, ni pour leur famille, ni pour l’idée que nous nous faisons de la formation professionnelle.
Avec le SNETAA FO refusons cette politique destructrice de la formation initiale sous statut scolaire.
Angoulême, le 16 septembre 2015,
Henri Lalouette, Secrétaire Académique
Rentrée 2015 : du Peillon version Vallaud-Belkacem
(journal n°170 du 1 septembre 2015)
Chacun d’entre nous a pu apprécier à sa juste valeur la pause estivale bien méritée. Après une année
scolaire passée, riche en annonces gouvernementales et en mobilisation pour la défense de nos LP nous
voici de nouveau sur la brèche. Les mois qui arrivent vont rendre plus concrètes les alertes lancées par le
SNETAA FO à propos des réformes gouvernementales mises en œuvre. Elles portent la marque de V. Peillon même
si elles sont appliquées par Mme Vallaud- Belkacem.
C’est maintenant que les IMP, les nouvelles missions des enseignants et les modifications statutaires
vont devenir une réalité quotidienne. L’importance de l’action syndicale pour préserver nos conditions de travail,
notre liberté pédagogique et la qualité de notre enseignement dans ce nouveau contexte, va prendre tout son sens.
Dans cette optique, le SNETAA FO entend jouer un rôle majeur dans la défense des collègues. Il est donc important
que les informations de rentrée remontent très vite des établissements vers les responsables et militants du
SNETAA FO. N’hésitez pas à nous contacter (vous trouverez nos coordonnées pour l’année scolaire 2015 2016 à la fin
de ce journal.)
Durant la semaine à venir chacun sera très occupé par la mise en route de ses classes et l’organisation de
cette année scolaire. Pensons cependant à prendre aussi de bonnes résolutions en matière syndicale en cochant dans
notre agenda les futures heures mensuelles d’informations syndicales qui vont être organisées rapidement au sein
de nos établissements.
Les équipes académiques du SNETAA FO seront très actives dans ce domaine dès le mois de septembre.
Je vous souhaite à tous une très bonne rentrée avec le soutien actif du SNETAA FO.
Angoulême, le 1 septembre 2015,
Henri Lalouette, Secrétaire Académique
Non cette loi n’est pas la NOTRe !
(journal n°169 du 23 juin 2015)
Pour ceux d’entre nous qui ne seraient pas encore familiarisé avec les acronymes et le jargon technocratique
de nos élus et énarques un petit rappel s’impose. Adepte de la décentralisation mais surtout de la territorialisation
le gouvernement actuel a décidé que l’on devait simplifier l’organisation administrative et politique de notre
pays pour une supposée meilleure efficacité économique, administrative et politique. Bref ! Un vrai choc de simplification.
C’est l’objet de cette fameuse loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République).
On cherche encore où est la simplification mais nul doute qu’il s’agit d’un véritable choc pour les citoyens de ce
pays, les fonctionnaires en général et les PLP en particulier. L’effet le plus visible de la loi est aujourd’hui la
réduction du nombre de régions administratives (13 au lieu de 22 en France métropolitaine) et le regroupement des
services qu’elle doit entrainer.
A l’Education Nationale cela devrait se traduire par le regroupement d’Académies. Dans notre nouvelle Région pour
laquelle on cherche encore un nom (certains proposaient
Aquitaine
POItou-Charentes
Limousin sans bien sûr y voir là un
signe de ce qui pourrait advenir aux fonctionnaires de cette nouvelle entité. (Honni soit qui mal y pense!) La plus forte
probabilité serait d’avoir deux académies (Poitiers/Limoges et Bordeaux). Mais en réunion au Rectorat de Poitiers on
nous a assuré lors d’une audience avec les Recteurs de Bordeaux et Poitiers que rien ne changerait pour les personnels.
A ce compte-là on se demande bien pourquoi faire une réforme. La réalité est tout autre. Chaque PLP sait bien que la carte
des formations depuis le vote de la loi Peillon se prépare, se décide maintenant à la Région et qu’elle conditionne le
devenir de nos sections et de nos postes. Les récents combats menés par le SNETAA FO pour le maintien des formations
dans les LP de l’académie ont montré que l’instance régionale est maintenant aussi importante que le
rectorat. Notre mobilisation a prouvé que nous ne voulions pas subir une politique de territorialisation de la formation.
Les LP peuvent avoir un avenir en dehors de l’apprentissage parce que nous, PLP, savons parfaitement
quelles sont les conditions et les moyens nécessaires à la réussite de nos élèves. Alors nous dire que rien ne va
changer serait nous prendre pour de grands naïfs. Mais chacun sait que notre administration ne veut que notre bien !
Non décidément rien ne colle entre le discours et la réalité qui nous est promise. Cette nouvelle organisation
territoriale ne correspond pas à l’idée que nous avons de ce que doit être une formation professionnelle conforme
aux principes républicains de neutralité de l’Etat, d’égalité des chances en tout point du territoire national et
d’attachement à la laïcité de l’Ecole.
Accepter cette loi ce serait entériner la territorialisation de la formation professionnelle initiale sous statut
scolaire, ce serait remettre en cause le cadre statutaire de notre métier, ce serait accepter l’arbitraire d’un pouvoir
local soumis aux intérêts privés et ce serait enfin renoncer à un enseignement professionnel initial sous statut scolaire
au profit des formations par apprentissage soumises aux intérêts patronaux.
Non vraiment cette loi, n’est pas la NOTRe.
Angoulême, le 23 juin 2015,
Henri Lalouette, Secrétaire Académique
C’est pas moi c’est l’autre !
(journal n°168 du 23 avril 2015)
Voilà une petite formule qui pourrait résumer le petit jeu entre le Recteur et la Région sur la carte des formations
professionnelles initiale, dans nos LP, cette année. Tout ce qui arrive est le résultat de ce que le SNETAA FO
a dénoncé, depuis plus d’un an, sur la mise en œuvre de la loi Peillon et la volonté gouvernementale de transférer
la formation professionnelle initiale, sous statut scolaire, aux Régions.
Le pas de deux s’est opéré dans la plus grande opacité, avec pour excuse la nouveauté et les contraintes de calendrier.
Aucune consultation des instances n’a eu lieu sur les fermetures envisagées ni par le Rectorat, ni au sein de la nouvelle
instance régionale qu’est le CREFOP.
Avant même une révision à la baisse des moyens où les fermetures annoncées en février, beaucoup d’entre nous
ont découvert en janvier, avec surprise, les baisses de DGH en lycées professionnels, alors que le nombre de divisions
restait inchangé. La justification pour le Rectorat consiste à dire que la décision est maintenant dans les mains de
la Région. Cette dernière a avancé que les décisions de fermeture ont été préparées par le Rectorat. La réalité est en
fait une décision concertée mal assumée aussi bien par le Recteur que par la Région.
Mais ne nous y trompons pas la mobilisation des LP a mis en lumière la volonté de l’académie et au-delà, du
gouvernement et de la Région, de bouleverser la structure des formations professionnelles initiales sous statut scolaire,
au profit de l’apprentissage tous azimuts. Notre mobilisation a permis que l’on parle enfin dans les médias de l’existence
des LP et de la voie de réussite qu’ils constituent. Nous n’avons certes pas obtenu l’arrêt de toutes les fermetures envisagées,
mais nous avons rappelé notre existence et nos valeurs. Nous avons dit non à une formation professionnelle territoriale,
non à l’apprentissage comme modèle de référence, non à une orientation par l’échec en LP et oui au choix de la voie
professionnelle comme voie de réussite.
La mobilisation unitaire a permis aussi de montrer qu’il fallait compter sur les PLP pour défendre nos élèves,
nos formations, nos conditions de travail et l’avenir des LP. Avec le SNETAA FO nous avons choisi de nous battre et de ne
pas nous laisser prendre au piège du discours faussement rassurant des responsables académiques ou régionaux ou des syndicats
« pro apprentissage ». L’avenir de la voie professionnelle laïque et républicaine sous statut scolaire ce n’est pas eux, c’est nous.
Angoulême, le 23 avril 2015,
Henri Lalouette, Secrétaire Académique